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littérature - Page 16

  • ROBERT GIRAUD ❘ LE COPAIN D'OLIVIER BAILLY

    medium_103603_1.jpgRobert Giraud (1921-1997), l'auteur du Vin des rues, de La route mauve, de La petite gamberge et encore du Royaume d'argot, des Lumières du zinc, ce flâneur immobile qui appartenait au décor sentimental des bistros de Pantruche, l'ami de Robert Doisneau et de René Fallet mérite une attention de chaque instant.

    Olivier Bailly nous parle régulièrement de Bob Giraud sur son blog. Il nous offre ainsi l'occasion de cheminer avec Dominique Halévy, Gilles Sacksick, Georges Dudognon, René Maltête, Robert Sabatier, Monique Morelli et l'immense Louis Chevalier, ce témoin du Paris disparu.

    Il faut vous y rendre car vous verrez vivre Robert Giraud et vous entendrez le son du vin dans les estaminets où le rideau n'est jamais baissé.

    VISITER LE BLOG D'OLIVIER BAILLY

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    Dans ce DVD dédié aux amitiés de Robert Doisneau, un documentaire consacré à Robert Giraud donne le ton. Il s'agit d'un entretien repris du film Robert Giraud, le maître d'argot (1999 - 26 minutes) de Patrick Cazals.

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    Le copain de Doisneau

    Poète, chroniqueur de la rue, écrivain, Bob Giraud (1921-1997) était un spécialiste de l'argot, des bistros et des clodos. C'est Bob qui a fait découvrir à Doisneau le Paris des bas-fonds. Et c'est ici qu'au jour le jour, lecteur, je remonterai le temps et te raconterai la fabuleuse aventure de l'ami Bob Giraud et du Paris de son époque, celui de René Fallet, Vidalie, Blondin, André Vers, Jean-Paul Clébert, Jacques Yonnet...
  • CLAUDE TARNAUD

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    Claude Tarnaud
    Il est suffisamment rare de découvrir les écrits de Claude Tarnaud pour que je vous signale la publication d'un inédit dans la dernière livraison de la revue Supérieur Inconnu.
    Ce "Victorbe" est un hommage à Victor Brauner et au pouvoir d'évocation de sa peinture.
    Une note de "La forme réfléchie" - ouvrage réédité en 2000 par les soins de Sébastien Petibon -
    offrait un extrait ("Bouleversées également et entachées de nullité, nos notions courantes d'équilibre...") de ce texte aujourd'hui publié dans son intégralité et accompagné d'une photographie où l'on voit Brauner tenir dans ses bras la jeune enfant d'Eaudine et Claude sous le regard amusé de ce dernier, scène placée sous les auspices d'une peinture de Victor accrochée au mur extérieur de l'atelier. Michel Frémon


    medium_a_sa.jpgRevue Supérieur Inconnu
    9, rue Jean Moréas
    75017 Paris
    Directeur de la publication :
    Sarane Alexandrian

  • FABULEUX PIERREJEAN GAUCHER

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    Pierrejean Gaucher est un guitariste virtuose qui sculpte depuis longtemps un son incomparable, aérien, elfique. Ses lectures du répertoire Zappa sont des monuments de joie céleste. Il est indispensable de connaître Zappe Zappa et Live In Stollwerck, deux albums dédiés à la musique du grand inventeur californien. J'ai eu la chance d'assister à plusieurs de ses concerts, à Paris, Montpellier et Lannion. Etourdissant.

    Après s'être entouré de Bobby Rangell, Eric Löhrer, André Charlier, Yvinec, Benoît Sourisse ou encore Jean Wellers, Pierrejean Gaucher tourne désormais en duo avec le talentueux guitariste Christophe Godin. Un album est en préparation nourri de compositions personnelles et de reprises (Frank Zappa, McCartney-Lennon). Sortie prévue en 2007.

    Rappelons que Pierrejean Gaucher a publié l'an dernier un somptueux livre-CD en hommage à Jean de la Fontaine. Il s'agit, à mon avis, du plus bel exemple de complicité entre jazz et littérature ésopique. Attention les cils, l'équipe est constituée de David Linx, Marc Berthoumieux, Marc Michel Le Bevillon, Yvinec, Jean Wellers et beaucoup d'autres de haute stature.

     


    medium_goucher_zappagr.2.jpgPIERREJEAN GAUCHER

    ZAPPE ZAPPA

    SIESTA/MUSIDISC, 1998

     

     

     


    medium_Numeriser0024.3.jpgPIERREJEAN GAUCHER ZAPPE ZAPPA

    LET'S MOVE TO COLOGNE THE CITY OF TINY LIGHTS

    LIVE IN STOLLWERCK

    ZAPPO RECORDS, 2002

     

     


    medium_NEW595_recto.jpgPIERREJEAN GAUCHER

    LA FONTAINE & LE GAUCHER

    NOCTURNE, 2005




     

     

     

    Visiter www.pierrejeangaucher.com

    Ecouter des extraits du prochain album

    Contacter :

    Musiclip - 41, rue de la Chine, 75020 Paris

    musiclip@free.fr

     

  • FRANCK DIT BART

    Franck Dit Bart est un écrivain jouasse qui ne pratique ni le style émacié ni le propos de marbre. Il vient de faire paraître un premier roman aux éditions Michel Champendal. Carl et les vies parallèles est une histoire où tout est mis à nu. L'auteur qui porte un alias "à coucher sous un chapiteau de cirque" (sic) en connaît un rayon. Sur le poil et la dépoilade, il n'est jamais bredouille. Munificente voire sardanapelesque, son écriture renvoie (sans un haut-le-coeur) à Raymond Queneau et à Octave Mirbeau, à Boris Vian et à Henri Avelot (dont on finira bien par Goncouriser avec un siècle et demi de retard son Homme verdâtre et sa Comtesse tatouée). Le livre est grave mais désopilant. S'il ne tenait qu'à moi, je le sanctionnerais sans le moindre procès d'un Prix de l'Humour Encore Plus Noir. A cette copie dépourvue de ratures, de péguysme et de tralala, je mets 20 sur 20. Et encore, en notant vache. Merci Michel Audiard. Merci Robert Dalban. Et à présent, suivons le Bart.

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    Guy Darol : « Le corps se désharnache et voilà le Misissipi. » Comme Joseph Delteil, tu es un prosélyte de la vie nue. Est-ce ainsi que l’on ment le moins ?

    Franck Dit Bart : Si ne pas mentir c’est se mettre à nu, aux nues, alors dans ce cas : « Sans être asservis par l’ignorance comme le sauvage, nous devenons physiquement libres comme lui, en nous plongeant dans l’eau ; nos membres n’ont plus à subir le contact des odieux vêtements et, avec les habits, nos laissons aussi sur le rivage une partie de nos préjugés de profession ou de métier ». Je pense qu’Elisée Reclus dans son Histoire d’un ruisseau paru en  1869 est toujours d’une vibrante actualité. Son ouvrage avait des visées pédagogiques. C’est le géographe qui nous relate les dérivés à choix multiple du ruisseau qui grandit sous les galoches de l’écrivain sur le terrain. Cette démarche, je la rapprocherais du Merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suéde de Selma Lagerlöf (1906). On croit rêver ! Un ministère de l’Education qui prêterait main forte au fait littéraire pour offrir à partager aux enfants d’un vaste pays, ce voyage dans les airs. Henri Poulaille ne s’y est pas trompé quand il nous décrit l’importance de cet ouvrage pour des générations présentes et avenir : « Avec quel amour l’ancienne petite maîtresse d’école écrivit ce joli roman et quelle charmante moraliste qui  a toujours de la peine à punir ou blâmer les coupables ! Ce petit Nils, mauvais garnement, est ensorcelé, car il avait taquiné un tomte. Devenu tomte lui-même, il fera en compagnie d’une tribu d’oies sauvages, une magnifique randonnée à travers la Suède. (…) Quel gosse ne désirerait pas être transformé en tomte ?» (quatrième de couverture de l’édition Presse Pocket).

    Etre et se vivre naturiste c’est aussi être capable selon moi de jouir cette osmose sensorielle au naturel, le corps et l’esprit allégés des matières organiques qui nous niquent la couenne. Seulement devenus adultes, nos « habitus » gouvernent la danse, nous rattrapent toujours et rappellent comme un écho à leurs bons souvenirs. Et pour ne pas gâcher la touche finale du tableau, quoi qu’en dise le discours naturiste lénifiant, un ouvrier nu et un cadre nu se différencient aussi par l’élément moteur de leur acharnement à respecter les rouages du travail salarial. La force de travail (quel vilain mot belliqueux !) a usé celui qui s’échine avec la machine, alors que le scrutateur des œuvres, lui, a usé ses fonds de frocs à la chaise de son bureau. Celle ou celui qui écrit disperse ses neurones mais ne ressent pas les courbatures d’une tâche effectuée et répercutée huit heures durant. Alors, à savoir comment la fatigue se délite la géographie physique, tout est question de soudure et d’arthrite métrique.

    Et puis finalement, le corps nu ne ment  pas, il est tel qu’en lui-même sujet à l’érosion, à l’érotisation naturelle du temps qui nous câline la peau et nous susurre ses mots doux. C’est une sensation agréable à tous les stades de l’existence de se sentir seulement vêtu du souffle du vent, des embruns, de l’humus et toutti corpus.

    Nu, le cul à l’air tout se joue dans le regard à autrui, puisque les artifices colifichets des frusques se défrisent la patine coton et synthétique jetée aux oubliettes. L’autre perçu tel qu’en lui-même, il n’y a que ce qui se balloche le swing dans les caboches qui n’est pas perceptible et tout est affaire d’interprétation, d’où aussi les malentendus, les conflits sous-jacents et la fraternisation du réconfort avec l’effort de communication sans les atours et les sous-entendus des sans dessous dessus.

    Les corps fusionnels dans la nature murmurent à l’étamine cette mine réjouie.

    GD : De la vie nue au naturisme, il y a un saut que le héros de ton roman n’hésite pas à franchir. Mais ce n’est pas sans obstacles ni périls. Pourquoi as-tu choisi ce thème plutôt que celui du déguisement ?

    medium_DSC00487.3.jpegFDB : Ah ! Parce qu’il y a une différence tangible entre la vie nue et le naturisme ? Tu as sans doute raison. A ma connaissance les personnes qui se respectent un tant soit peu beaucoup et à la folie ont une certaine tendance à se laver nu sous leur douche, sauf impondérable du jetable à la rue qui lui se lave dans le caniveau aux grandes eaux des pluies et aux alluvions du déni de sa réalité. Car, c’est toujours dans les marques du corps nu altéré que les régimes totalitaires gravent leurs empreintes à la soumission au régime. Je pense aux premiers camps de concentration en France ouverts aux réfugiés anarchistes et républicains espagnols, en signe de bienvenue au fait d’arme du front populaire infirme au-delà de ses frontières étriquées et son hexagone à phone.

    Je pense aussi aux nazis avec leur humour très particulier qui désignaient l’univers concentrationnaire sous l’appellation de l’anus du monde. Ces lieux abjects où le travail forcé devait rendre libre et cette mise à nu du corps des prisonniers. Comme pour leur rappeler que la légèreté de l’être s’arrêtait à la porte des douches gazées que l’individu concerné avait perdu toute son allure de dignité au propre comme au figuré de sa fêlure.

    Alors, si à présent le nu dans l’intimité déborde de no sphères pudibondes familiales, mais que fait la peau lisse savonnée du cerveau sous le képi rutilant des consciences assoupies ?

    Mon héros qui parle, que nous appellerons Carl, par commodité et pour le rappeler au titre du bouquin  Carl et les vies parallèles, a franchi le pas et il y a péril en la demeure. Madame flanquée de ses lardons et la croix en sautoir n’est pas du tout de cet avis et encore moins de son vit à lui. Elle est engoncée pour ne pas dire engrossée dans sa panoplie (ça ne fait pas un pli, rires) des préceptes de la bienséance en jactances et autres actes rances qui inhibent ses facultés sensuelles à s’assumer en tant que femme épanouie.

    Le héros s’est affranchi de ce carcan qui lui collait à la peau et vaque durant trois semaines à la rencontre fraternelle des culs nus dans la nature sur une plage, (une nouvelle page en quelque sorte pour lui, puisqu’il est auteur précaire) et, son imagination dérivative va lui faire franchir des obstacles insondables au ras du cartable.

    Il rencontre celle qu’il va nommer Catharina,  l’antithèse de sa moitié à la ville et tout bascule dans sa tête et c’est plutôt pas vraiment moche ses premières impressions. Il réalise enfin le rêve éveillé de chaque auteur(e), c'est-à-dire rencontrer en chair et os l’un de ses personnages avec tous les risques inévitables que cela supporte pour son équilibre mental.

    A propos du déguisement, je pense que tu veux parler de cette scène du habillé / déshabillé où je tourne à peine en dérision certains préceptes naturistes en journée qui se transforment à la nuit tombée. Je marque le trait et retourne les armes de la libération du corps par le nu, puisque soit disant le nu doit se vêtir au crépuscule sous peine d’atteinte à la pudeur majesté selon certains dogmes naturistes en vigueur. Catharina, femme libre au sens de la révolution espagnole, le déplore et rue dans les brancards à son corps suprême contre les censeurs qui s’en prennent directement à la liberté du mouvement dans sa danse, que l’on veut annihiler, sous prétexte qu’avec ce corps à corps rapproché aucune image empreintée à la sexualité ne doit être palpable en public.

    Mais, je n’ai pas envie de déflorer plus avant le sujet. Je laisse une part de mystère et j’accorde à la sagacité et à la curiosité des lectrices et lecteurs le soin de formuler leur propre opinion, avec j’espère au moins le sourire syndical pour ne pas dire plus, les éclats de rire qui dérident le chacal sous la lune pale.

    Il y aussi le jeu des masques dans notre théâtre quotidien de l’absurde. Carl décide : bas les masques, les poils cramoisis en éventail.

    GD : Carl et les vies parallèles manie une langue que les lecteurs de Raymond Queneau apprécieront. Peux-tu nous faire visiter ton vestiaire afin de mieux connaître tes modèles ?

    medium_DSC00524.3.jpegFDB : Merci pour Raymond Queneau, ce mathématicien des mots, ce joueur invétéré. Cette oulipotiste, ouvroir de mille pistes d’écritures avec toute sa bande, ce chercheur invétéré, cet inventeur à qui nous devons quelques perles rares de la littérature. Il s’avait s’entourer de pointures à la bonne augure où les humeurs vagabondes avaient valeur de travail fraternel et fructueux. Les papous dans la tête sur France Culture ont gardé cet esprit qui permet à la contrainte littéraire de se jouer des situations et offrir un point de non-retour à la page blanche collective.

    Je n’ai pas de modèles à proprement parler même si je reconnais que mes zones d’influences se sont forgées au fil de mes lectures et s’articulent principalement autour du tandem Jacques Prévert et Boris Vian, ces touches à tout, d’en avant la zizique, aux paroles de chansons, scénarios, textes en vers en prose…

    Cette fraternité festive régnait autour d’eux et surtout ce qui a le plus d’importance à mes yeux, c’est leur indépendance d’esprit à toujours se garder d’appartenir à un mouvement et de pointer à un parti ou à un syndicat et leur anticonformisme militant qu’ils vivaient au quotidien. Ils existaient ce qu’ils étaient vrai ment, tels qu’en eux-mêmes en se gardant au maximum de s’appesantir à des compromis. Cette liberté d’existence, au gré de leurs invitations aux voyages créatifs et leurs rencontres, cette générosité partagée, cet état d’esprit permanent habite leurs œuvres dans la richesse de leurs variétés. Et je pense que ce n’est pas un hasard si à un moment de leur existence ils partagèrent la grande terrasse de leurs appartements et que la fête commence et sus aux curetons et aux milos !

    GD : Tu cites Ramon Pipin comme une référence d’écriture et tu sembles prêt à dresser une stèle à Daniel Zimmermann. Mais qu’ont-ils en commun ?

    medium_DSC00687_20copie.jpegFDB : C’est vrai à la haute sphère des paradoxes, je ne suis pas à un échange prout prout de mammouth près. Je touche à la mouche emblème de Ramon lors de son épopée musicale chez les Odeurs, un groupe jamais égalé par sa richesse musicale et ses textes qui faisaient mouche à la manière d’un Boris Vian qui tirait la tronche au néant et, Le dixième cercle. L’anus du monde  de Daniel Zimmermann, ce roman qui lui déchira les tripes et qu’il dédia aux trente sept membres de sa famille qui furent réduit à que dalle à de la cendre !

    Daniel je l’ai connu durant ses deux dernières années où il enseignait à la fac de Vincennes à Saint-Denis en 1989 et 1990. Ses unités de valeur, son gueuloir où chaque étudiant en fin de semestre devait lire une partie de ses écrits ou autres recherches devant ses pairs et était dévolu à la critique bienveillante. Il nous narrait durant la première partie de son cours ses déboires avec la gent de l’édition et puis nous laissait écrire ensuite à notre guise.

    Ce qui me passionnait chez lui c’était son ambition de conter Les banlieusards ou les chronique légendaires de gens sans importance, un hymne en quelque sorte à la narration des cités-dortoirs et des villes nouvelles à la sauce popu qui jette son dévolu sur ces gens-là qui peuplent notre voisinage et nous défrisent une autre part de notre histoire.

    J’aimais sa gouaille, son stakhanovisme et sa rigidité dans sa vie monacale d’écrivain au service de sa plume et de ses lecteurs, avec sa façon à lui de nous narrer entre les lignes : « Vous savez que vous me faites chier, j’étais à ma table de travail et il a fallu que je me rende à la fac ce mercredi matin ».

    Ramon, c’est une autre histoire qui fleure bon les Au Bonheur des Dames, cette façon qu’avait et qu’a toujours dixit leur dernier opus Métal Moumoute et leur dernier concert à Paname en octobre de cette année, ces musicos créateurs en passe de swinguer en avant la zizique, le rock on the padoque qui tire une bouille d’embrouille au sérieux qui tue dans la mue. Ces types extraordinaires, pour solde de tout compte, à peine soixante printemps et des poussières en moins et toujours les nerfs à gueuler toujours plus fort et sus au confort musical de nos années stomacales moches, cache-sexe à nœud-nœud qui soufflent dans les pneus. C’est le poumon ! J’adore toujours autant « Le roque’n Roll » décadent. Je dois à Ramon et à ses compères mes meilleurs souvenirs / souvenirs quand je me faisais jeter illico presto de toutes les boums lors de l’arborescence de mon adolescence, quand j’avais l’outrecuidance, je dirais même plus l’indécence de proposer à danser sur un « Parkinson » des familles. Je suis infiniment reconnaissant à Ramon de m’avoir fourni un ressort inusable à toujours vouloir affirmer ma singularité étriquée et ne jamais avoir marché avec les moutons au pas cas dansé.

    Ramon c’est toujours le tempo inusable de l’humour on the rocks et Daniel c’est l’apprentissage du dur labeur d’auteur et la remise en question de son travail et la remise à plat sur son établi des sons fournis par les mots qui doivent se guincher des histoires avec un accord parfait, sinon à la poubelle les feuillets et tout est toujours à recommencer.

    En fête, j’aime les oppositions et les contraires qui s’accordent sur une mesure d’enfer à ne jamais trinquer avec le conformisme de mise en orbite ambiant.

    GD : Ensemble nous avons souvent évoqué Frank Zappa, Robert Wyatt et ton roman fonctionne comme une bande son. Est-ce à dire que la littérature du 21e siècle est indissociable de la pop culture ?

    medium_DSC00683.jpegFDB : La pop culture, je retiendrai le Pop club de José à la cour du roi Arthur ou « T’es rock coco » de Léo Ferré. Les petits jeunes qui gratouillent leurs grattes et pleurnichent leur chtouille et leurs couilles en grelots me donnent la gerbe. C’est souvent très pauvre comme musique, pas de ligne mélodique, aucun thème, encore moins de tempo et des voix de radio cancan. Comme critique partiale on ne fait pas mieux, de poils aux yeux. C’est le vieux de la vieille qui se réveille à l’heure du rock en cloque. Tu l’auras compris, en fête, franchement, je ne suis pas à même d’affirmer si la littérature du 21e siècle est ou sera indissociable de la pop culture. Le rock que je supporte de toutes mes forces, « Tape dans tes mains / C’est pas difficile / Tape dans tes mains / Ca fait du bien / Tape dans tes mains / Même si t’es un peu débile / Tu peux toujours taper dans tes mains (bis) (« Tape dans tes mains » / Ramon Pipin in l’opus Métal Moumoute), c’est les Au Bonheur des Dames, les compositions les textes et les chorus de ce cher Ramon ainsi que les premiers rocks pour déconner du trio infernal : Boris Vian / Henri Salvador et Michel Legrand. Tu remarqueras qu’au moins deux des concepteurs marinaient dans le jazz. Etonnant non ? J’ai relu dernièrement une interview de Daevid Allen le Gong man, qui disait que ses racines musicales c’était le jazz, même si ce génie a touché à toute sorte de ziziques. Il suffit d’écouter sa version chantée de « So what » de Miles Davis pour en être convaincu. Pour moi la pop et le rock n’ont jamais existé. Ce sont des musiques hybrides qui se sont nourries des autres musiques au préalable venues à leurs esgourdes. Idem pour le jazz. La musique dite classique qui peut se prévaloir d’être aussi très moderne avec des compositeurs comme l’ami Satie et ainsi de suite. La grande roue de ce cher Frank Zappa tourne. L’innovation qui m’est chère dans l’écriture littéraire les rythmes musicaux, c’est un savant métissage de différents courants éclectiques, ce sont des bombes à retardement qui ne demandent qu’à être amorcées.

    En revanche, je compatis avec ton expression de la bande son de mon roman et je rajouterai de tous mes écrits littéraires. Quand j’écris, j’écoute beaucoup de zizique, c’est un besoin, c’est comme une drogue douce. C’était une période (rires) où j’étais en manque d’Odeurs. Je ressortais mes vieux vinyles qui cracrataient à force d’avoir usé leurs sillons aux diamanteries des grand argentiers et puis, j’ai écouté en boucle le 1980 No Sex ! J’ai flashé sur la voix de Stella Vander dans son duo avec Liza Deluxe où elles interprètent (chez Odeurs, les musiciens des voix et des instruments étaient aussi acteurs de leur partition, pour te dire la qualité) deux bourgeoises jumelées dans « Quitte ou double ». La magnifique Stella « phantasme en cinérama » hors du lit de son « mari-robot » bourgeois coincé aux entournures et abonné à la baise à la papa. Liza dialogue avec son double Stella qui jette l’éponge et veut demeurer dans son confort intérieur alors que l’autre au contraire veut se faire sauter la soupape à tous les sens du terme. Ces deux nanas chantaient avec leurs tripes soutenues par une musique bien balancée, ça m’avait rudement secoué. Stella ne m’était pas inconnue avec son gorille de mari, le bateleur tape dur des grosses caisses et qui cymbalisait une nouvelle langue qui ressemblait à de l’allemand et dansait sur un volcan avec ses musicos. Quand j’étais ado, ce groupe me fichait la pétoche. J’étais embué dans mon Krautrock (tiens encore du rock, on y revient, il est partout ce con !) et je n’en démentais pas. Vingt ans après Alexandre Dumas de père en fils sur les bras et des poussières d’étoile, je me prends à écouter les albums récents du Magma et je retrouve la voix de Stella et ses envolées lyriques. Je me suis dit : c’est dans la boîte coco, elle sera présente dans mon bouquin. Idem dans le roman qui a succédé à Carl : Sarah Soledad, le crabe des apparats). J’avais assisté à un concert de Kent qui était revenu à ses premières amours : le rock quoiqu’un peu assagi. (Putain de rock, encore lui !). Je peux te dire et ce n’est pas un scoop, le dernier concert des Au Bonheur des Dames sera présent dans l’ouvrage que j’écris en ce moment. Tu m’es stone !

    Seulement écrire, décrire un concert, tu peux raconter l’ambiance, la prestation des musicos, mais à part ça, rien que de plus banal qu’un concert ! (A part les Odeurs, où il y avait des costumes, une mise en scène, l’éventail, et pas pour du vent, de leurs palettes musicales !!!!!!!!). Alors, il faut chercher dans l’intrigue l’élément déclencheur entre les personnages et, ce qui présuppose leur présence à ce concert. C’est pas fastoche fastoche surtout pour un mec allergique aux notes et aux partoches.

    C’est finalement du boulot d’écrire des histoires !

    Petits clins d’œils à Frank Zappa en l’honneur d’un fin connaisseur, sais-tu une fois comme on dit en Belgique, que dans mon roman « L’homme qui a vu l’homme », le héros résout  l’équation de son existence en 47 secondes : « When irish eyes are smiling ».

    Dans « Danse avec Léa » à la première page, l’écoute de « Titties and Beer » déclenche chez Léa l’expression de sa joie de vivre.

    Comme quoi, quand mon cerveau lent ne carbure pas au ralenti, Zappa peut me donner l’envie de conclure un bouquin ou au contraire lui donner la pulsation du départ.

    GD : Qu’est-ce qui tourne sur tes platines ces jours-ci ?

    medium_Zappa_2_vu_par_Gil_Gueu.jpgFDB : Oh ! C’est très varié. Attention j’ai pas dit variété. Le dernier album de Kent, Bienvenue au club, me botte. J’aime écouter les gens qui me surprennent. Kent comme Charlélie se remettent en question à chaque album et aiment prendre des risques. J’apprécie leur démarche de ne jamais tourner les turbines de la routine. C’est un peu comme Daevid Allen qui plaquait tous les groupes qui commençaient à avoir du succès (Soft Machine, le Gong). Ce ne sont pas des musiciens fonction de nerf. Frank Zappa, j’en ai déjà parlé, avec une préférence pour ses albums live où l’on ressent une grande liberté chez ses musiciens dans la complicité et les éclats de rires partagés, après qu’il leur ait pressé le zeste de citron. Il y a bien entendu l’incontournable Métal Moumoute, dernier opus des Au Bonheur des Dames. Tous les morceaux me décoiffent la raie au milieu des fesses. Il n’y pas un seul cheveu à couper en quatre et pourtant je suis difficile. Suite à la lecture de ton site, j’ai découvert dernièrement Le monde électronique de François de Roubaix et j’ai bien aimé.

    Ah ! Oui, j’aime aussi toute l’œuvre tendre et tentaculaire des « Elles », j’adore Pascaline Herveet, cette femme orchestre et son univers chtarbé et cracra. Je ne me lasse pas du concert du 8 septembre 1974 de Robert Wyatt. C’est un chef d’œuvre et il est entouré de potos que j’apprécie tels que les Fred Frith et Hugh Hopper. Des morceaux de son album Rock Bottom sur scène prennent une toute autre teneur, c’est à tomber par terre, à la bonne heure ! Il y aussi le disque vinyle de Jean-Louis Mahjun et son happy french band en 1977 qui fumait bon le clacos extra fin 45 % de matière grasse. Outre l’originalité de la composition du groupe, Jean-Louis au violon, une basse une guitare un saxo et une batterie, les titres et leur contenu coulaient de source la gouaille contre la franchouillardise de bon aloi et quoi qu’on en dise, « Le sec beurre cornichon » et leur « Glandos » (8 minutes et quarante cinq secondes), un savant delirium rock jazz trou normand la la itou me chavirent toujours comme au premier jour. Il y a aussi monsieur Bernard Lubat et j’en oublie. Pour être bref, j’adore les personnes qui ne se cantonnent dans aucun art musical précis et que l’on ne peut pas qualifier appartenant à telle ou telle mouvance musicale, à part celle des innovateurs, des chercheurs perpétuels.

    Je voudrais aussi citer ces musiciens qui dressent des passerelles entre l’angle / lich pop rock et donne du sens au frenchi chanté et traduit avec une touche d’humour majeur. Je pense au concept de l’album particulièrement réussi Ready Steady, Go ! de Ramon Pipin et Yves Hirschfeld qui date à peine de 1992 et qui n’a pas perdu une seule rayure à son amure. Tout le monde y reconnaîtra des morceaux qui ont martelé nos esgourdes outre Atlantique et outre Manche et pas seulement le dimanche. Pas plus tard qu’hier, j’ai empreinté à ma médiathèque préférée, un album du groupe Demon Fuzz intitulé Afreaka ! C’est le titre qui m’a compulsé. Il y avait freak, sans le out et j’entendais Afrika ! Autrement dit un monstre venu d’Afrique. J’ai tout de suite était séduit par le métissage de cette musique psychédélique afro soul jazz rock blues ! Il y a avait aussi le souffle de Fela et l’orgue Hammond sur des rythmiques guitarisées et le comble de la joie pour un amoureux des voix, un chanteur chaleureux. Cette musique chaude et sensuelle ne pouvait pas dater de l’ère du crustacé amphibie chiraco trotsko. 1970, année de toutes les inventivités…

    GD : À peine viens-tu de publier ton premier roman que ton éditeur annonce déjà la sortie d’un recueil de nouvelles. Ne me dis pas qu’elles feront l’éloge du naturisme

    medium_M4110048_new.2.jpegFDB : C’est peut-être aller vite à la besogne ! Je proclame  l’éloge de la lenteur. Certes, le tapuscrit d’un recueil de nouvelles naturistes transpire sur mon établi dix historiettes en chantier miné. Même si j’y ai accolé le mot fin, tout est toujours à recommencer. « Toujours se remettre à l’ouvrage », j’ai bien suivi ton conseil mon cher Daniel Zimmermann et il y a encore du boulot sur la planche. Patience donc. J’ai aussi d’autres tapuscrits de romans cette fois. Et encore une fois, pas de panique, élagage des branches pourries, ne pas lâcher la lectrice, le lecteur d’un paragraphe, les tenir en haleine, sentir la buée de leur respiration qui transpire dans mon dos. AU BOULOT !

    C’est une relation de respect que j’entretiens avec mon éditeur et mes liseuses et liseurs. Rien n’est acquis, tout est toujours à recommencer. Etre auteur, ce n’est pas une situation de tout confort. Tu vis sur un fil éjectable, un peu comme le motard funambule qui doit jongler avec les glissandos de la route pour ne pas se fiche par terre le moral ras molo. Il faut s’accrocher, avanti et AU BOULOT !

    Certes, il est encore question de situations naturistes dans mes nouvelles et mes romans, mais je ne veux surtout pas m’enfermer dans un genre et qu’on me colle une quelconque étiquette. Comme dans mes goûts musicaux et littéraires, j’aime l’éclectisme et le mélange des genres, de préférence le mauvais genre (rires). La littérature aseptisée au nombril de l’auteur ne m’intéresse pas.

    GD : Scripteur intense, es-tu un lecteur compulsif ? Quels sont les livres qui ne dorment jamais sur ta table de chevet ?

    FDB : Le problème lorsque j’écris, c’est que ça ne me laisse pas beaucoup de temps pour lire. Aussi, je lis souvent par nécessité. Tel ou tel dossier, tel ou tel ouvrage pour me documenter sur le sujet du bouquin que je suis en train d’écrire (gare du livre, bienvenue, tout le monde descend). Il y a toujours Jacques Prévert qui traîne dans le coin mais aussi Boris Vian multi instrumentiste des maux des mots. J’essaie de trouver dans ce qui se publie actuellement quelques livres qui sortent de l’ordinaire des computers débonnaires à produire des produits manufacturés, dans le droit fil du moule à fric.

    medium_lafolle.jpgDan Franck en Bohèmes et le Nu couché et son compère Jean Vautrin ne sont jamais loin. Les textes poèmes et chansons de Léo Ferré également. Je pense que les écrits d’ Octave Mirbeau le magnifique n’ont pas pris une ride. Puisque les affaires sont les affaires. La grève des électeurs  qui date de 1888 (éditions du snif feu Ludd / 1995 / 27 pages), nous transporte dans un monde connaissant une sévère crise sociale (misère, précarité, chômage, scandales des ministres politiciens et députés) et le troupeau sera bien gardé. J’ai le bouquin sur moi. Je cite Octave page 13 : « Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne se disent rien, eux, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera, et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit ».

    Toujours dans le registre animalier chez le même excellent éditeur, Oskar Panizza : Journal d’un chien. Comme quoi nous avons toujours à apprendre des animaux qui nous entourent et je pense que pour une fois la Singette ne me démentira pas. La Singette pour celles et ceux qui ne la connaissent pas encore, c’est l’infecte bestiole de marionnette singe incontrôlable qui rode dans tous mes écrits littéraires, comme le personnage incontournable qui cimente les intrigues aux simagrées de sa bouille simiesque de bête humaine incarnée. Même qu’elle tient son blog et dégomme son auteur qu’elle surnomme le Franckos dit Bartos !

    J’ai découvert dernièrement et je t’en ai parlé : l’écrivaine Fred Romano. Le dernier amour de Coluche relate sa relation chaotique dans Le film pornographique le moins cher du monde. Ses nouvelles  (Contaminations) dressent le portrait d’une époque formidable que n’aurait pas renié le regretté Reiser (la vache folle / l’amiante / les rivières de mercure…). Son dernier roman publié, Basque Tanger , c’est l’histoire d’un amour fou et presque impossible ou comment Mirem, une femme atteinte d’un cancer incurable fait reculer les murs de la prison de son amant quelque part entre Tanger, le pays basque espagnol et Formentera.

    Et comme de bien entendu, le dernier éditeur en date de Fred la renvoie à la case départ : va voir là-bas si j’y suis et ne reviens que lorsque tes livres me rapporteront la tune escomptée. Fred Romano ne s’intéresse qu’aux personnes vivant leur vie en insoumis, en marginaux, et ce n’est pas vendeur. Je crois que ma fidèle secrétaire, la Singette, publiera un de ces jours, sur son blog, ses impressions concernant l’œuvre de Fred Romano si je m’abuse.

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    Le blog de la Singette

    CARL ET LES VIES PARALLELES

    FRANCK DIT BART

    EDITIONS MICHEL CHAMPENDAL

    Visiter le Blog des Editions Michel Champendal

    Editions Michel Champendal

    16, rue Lentonnet

    75009 Paris

    Tel : 01 74 30 19 50

    mchampendal@noos.fr





     

  • BIENVENU MERINO ❘ DIARRHEE AU MEXIQUE

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    Bienvenu Merino en Amazonie

     

     

    Je me souviens à travers le cristal de Bienvenu Merino. Mais le temps sinusoïdal et la mémoire anagogique jouent avec les images. L’Atelier du Gué venait de faire paraître Diarrhée au Mexique. Ouvrage de couverture verte ou brune et je fus présenté à Bienvenido. Les médiateurs étaient Martine et Daniel Delort qui accueillaient le voyageur dans leur thébaïde audoise. Je me souviens à travers un méandre de Bienvenu Merino. Il logeait au dernier étage d’un immeuble situé rue du Montparnasse, à quelques foulées oniromanciennes du Rose Hôtel  de Maurice Fourré. Il m’installa sur une terrasse qui était un toit et nous eûmes une conversation, au milieu des cactus et de la tequila, sans aucun rapport avec les ancêtres de la littérature coprophile. Nous parlions des contemporains de la rue, du hallier, de la sente et des voies maritimes. Nous étions joyeux et peut-être un peu ivre. C’est pour cette raison sans doute que je ne me souviens plus de Bienvenu Merino. C’était en 1976. Le souvenir est vague et même à remous.

    Diarrhée au Mexique reparaît aujourd'hui avec une préface d’Éric Dussert, l’orpailleur des Lettres. Et l’on redécouvre ce grand texte (d’une trentaine de pages) qui fait honneur à la littérature habitée (et non en habits). Car Bienvenu Merino est un voyageur vrai (au sens du beatnik à la Kerouac, à la Théo Lesoualc’h, tout breton est odysséen) qui écuma le monde et particulièrement l’Amérique amazonienne à la recherche du prisme qui décuple. Ce livre est un fragment de son Journal de marche (800 pages) et un chef d’œuvre qu’Éric Dussert a raison d’adosser aux noms d’Artaud et de Sade, de Jarry et de Rabelais. Ce livre est une épreuve pour celui qui l’a écrit. Pour celui qui le lit. Mais une épreuve si héroïque (et érotique, observez le voisinage phonique des deux mots) que l’on doit absolument la recenser au palmarès des grands actes. De quoi s’agit-il ? Effusion scatologique, lyrisme abyssal. Mais encore : récit d’un séjour mexicain ébloui par la céleste praline (Rimbaud, « Sonnet du trou du cul », Album zutique) et toutes les possibilités offertes par l’entrexpression de l’étron et du trou. Tous les orifices sont débouchés. Et c’est le triomphe du déchet. Altière matière. Pâte charnelle et alchimie jodorowskienne. Autant que l’on sache, l’or est lumière céleste et depuis Silesius esprit de terre. Bienvenu Merido effectue la transmutation suprême, celle qui consiste à transformer le voyage en or après une station dans la merde. Son livre (qui lors de sa première parution fut repoussé par certains libraires, y compris La Hune) est un sommet de l’art d’écrire – et de vivre. Ne séparons jamais. Et l’on se dit que dans son Journal de 800 pages, le rare diariste diarrhéique doit retenir de bien belles choses,  grandes pages à humer et à lire. Guy Darol

    BIENVENU MERINO

    Diarrhée au Mexique

    Précédé de Scandale du beatnik par Éric Dussert

    Atelier du Gué

    60 pages, 7€

    Visiter

    Atelier du Gué

    Lekti-écriture

    Pour en savoir plus sur l’existence de l’étrange voyageur

    medium_Numeriser0031.jpg
  • LAURENT LAURENT ❘ TOMBEAU DE LA VARIETE FRANCAISE

    medium_Espitallier_1.jpgJean-Michel Espitallier (exquis et ex-Java, la revue du meilleur des avant-gardes) dirige aux éditions Philippe Rey une nouvelle collection, A Tombeau Ouvert.

    Il vient de faire paraître un nouveau livre de Laurent Laurent, Tombeau de la variété française (A tous ceux qui la détestent).

    C'est l'occasion pour Laurent Laurent de se donner, sans retenue évidemment, à la librairie L'Arbre à Lettres.

    Autant dire qu'on vous y attend.

    MARDI 24 OCTOBRE À 18 HEURES

    L'Arbre à Lettres Bastille
    70, rue du Faubourg-Saint-Antoine
    Paris 12

    « À l'âge où j'écris ce livre, je ressens une grande lassitude, un
    abattement. En cherchant la cause, je me suis rendu compte en écoutant pour
    la millionième fois "le plus grand chanteur français encore vivant" que je
    suis las parce qu'immergé depuis toujours dans la variété française, cet
    éther de rengaines atroces. (.) Impossible de se garder des ouvres des plus
    grands ringards de tous les temps(.). Ils sont venus à bout de mon corps. »

    C'est sur ce constat de défaite que Laurent Laurent, plus drôle, plus
    caustique, plus malicieux que jamais s'attaque au mal absolu que représentre
    à ses yeux la variété française, cette « punition sonore ». S'estimant la
    victime d'un complot fomenté, entre autres, par des producteurs peu
    regardants et des « artistes » à durée illimitée qui nous infligent leur
    come back gériatrique tous les deux ans, il dresse un état des lieux
    consterné, brosse des portraits au vitriol, aligne les anecdotes comme
    autant de paires de claques en faisant remonter, parfois, une atmosphère
    très années 70 (Michel Delpech comparé à une R16, par exemple !). D'Aznavour
    à Cloclo, de Johnny à Sardou, de Sacha Distel à Carla Bruni ou Vincent
    Delerm, sans oublier l'accordéon, c'est toute la variété française de ces
    cinquante dernières années qui est revisitée au lance-flamme. Il y en aura
    pour tout le monde ! Dommages collatéraux, le cinéma (La Boum), la politique
    (la droite) ou les grands shows médiatiques (le Paris-Dakar) sont
    pareillement aspirés dans la (sani)broyeuse. Un régal ! On en vient presque
    à remercier la variété française d'avoir suscité un tel livre, provocateur
    et hilarant, grinçant et faussement détaché, petit bijou de méchanceté drôle
    et d'humour assassin. Un vrai peloton d'exécution. Pour une fois, gloire à
    celui qui tire !

    Laurent Laurent vit et travaille à Paris. Il a publié #000000;">Chantier, j'écris ton
    nom!
    (Seuil, 2001), Six mois au fond d'un bureau (Seuil, 2001), Le Tri de
    l'arrêt
    (Seuil, 2003). Il est le « réalisateur » du collectif  L'Opération
    Yesterday (Points 2002).

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  • HOTEL BEURY ❘ REVUE BLEECKER STREET ❘ HUBERT HADDAD

    CENTRE D’ART ET DE LITTERATURE

    08150 L’ECHELLE
    Tel/Fax : 03.24.35.45.80

    Exposition consacrée aux 10 ans d'activités
    du Centre d'Art et de Littérature
    Hôtel Beury
    avec la présence des
    Editions Dumerchez

    Du 10 au 28 octobre 2006

    œuvres originales
    et  manuscrits de

    François-Xavier Fagniez, Claude Viallat, Pierre Buraglio,Gérard Titus-Carmel, Philippe Marie, Jean-Jacques Rossbach, Marc Gérenton, Michel Nedjar…

    Samedi 28 octobre 2006 (Cocktail à 20h30), grande soirée autour de la revue Bleecker Street, dirigée par Hubert Haddad.

    medium_echelle_hubert_haddad_g.3.jpg

    Artistes présents : Pierre Alechinsky, André-Pierre Arnal, Pierre Buraglio, Jacques Clauzel, Daniel Dezeuze, François-Xavier Fagniez, Himat, Christian Lapie, Jean-Marie Lecomte,Christophe Loiseau, Philippe Marie, Jean-Luc Parant, Ernest Pignon-Ernest, Gérard Rondeau, Jean-Jacques Rossbach, Gérard Titus-Carmel, Claude Viallat, Vladimir Vélickovic…

    Auteurs présents : André Balthazar, Franz Bartelt, Zéno Bianu, Yves Bonnefoy, Alain Borer, Claude-Edmond Braulx, Pierre Chappuis, Richard Dalla-Rosa, Jacques Darras, Guy Goffette, Hubert Haddad, Bernard Heidsieck, Christian Hubin, Jean-Marie Le Sidaner, Marcel Moreau, Bernard Noël, Charles Pennequin, Serge Pey, André Velter, Jean-Pierre Verheggen …

    Bulletin de commande

    www.hotelbeury.com

    hotelbeury@hotelbeury.com



  • RAFAEL PIVIDAL

     

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    Souvent, je suis réveillé de bonne heure et je lis, en commençant toujours par la dernière page, Libération puis Le Monde. De ces lectures, j'éprouve un peu plus de douleur. Parfois, je découvre que la mort frappe non loin de moi. Dans le camp fraternel. Ainsi, les colonnes Disparitions de ces deux quotidiens qui me révèlent aujourd'hui le décès de Rafael Pividal. Touché-secoué.

    Rafael Pividal ce nom d'Argentine et de France sera désormais suivi de deux dates : 1934 - 2006.

    L'article du Monde, évoque un peu l'enfance de cet ami, pauvre et triste. Il dit que Rafael Pividal a rejoint la France en bateau pour y suivre des études. Agrégé de philo, docteur en sociologie, l'ami est signalé écrivain à partir de 1963. Suit l'impressionnante (et incomplète) liste d'ouvrages. Avec un raccord sur Bertrand Poirot-Delpech ayant évoqué dans ce même journal le "regard Pividal".

    medium_Numeriser0004.6.jpgLibé n'a pas grand chose à dire. Et la nécro tient en quelques maigres lignes au terme desquelles le lecteur n'aura pu saisir l'immensité du monde que la mort vient d'engloutir. Libé souligne quand même que Rafael Pividal a obtenu le Prix Goncourt de la nouvelle, en 1991, pour Le Goût de la catastrophe (Presses de la Renaissance).

    La bibliographie est imposante : une vingtaine d'ouvrages. Romans, nouvelles, essais dont le stupéfiant  Hugo, l'enterré vivant (Presses de la Renaissance, 1990).

    Il y a quelques jours, Google répondait faiblement au nom de Pividal. Suite de services marchands. Désormais, Pividal est accolé à la dépêche de l'AFP multipliée et  cette formule : "Romancier de l'absurde et de la dérision".

    Personne ne parle du commentaire social sous-jacent. Sa vision de la guerre inlassable,  du moi impérial s'inscrit dans un style d'attaque qui ne vire jamais au vitupérant. Toute la délicatesse de Rafael Pividal dont les deux journaux ne disent pas qu'il collabora à Exit, l'une des publications majeures de la décennie 70.

    Délicatesse de l'homme que je connus au temps de la revue Roman que dirigeait François Coupry. Jamais un mot faisant auteur. L'homme était sans manière, présent-absent, le romancier sans théorie d'ensemble, le philosophe (maître de conférences à l'université Paris V - Sorbonne) dépourvu de morgue conceptuelle.

    Discrètement distingué, effacé même, Rafael Pividal fut, dès le début, un écrivain considérable.

    Il ne le savait pas.

    A son propos, Matthieu Galey écrivit en 1977 : "L'humour de Chaval, la minutie de Ponge, l'invention de Vian". Le compliment est exact. C'était à l'occasion de la parution de Pays sages, roman vendu à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires qui fit la renommée de Rupture, son (petit) éditeur.

    medium_Numeriser0005.5.jpgEn 1993, les éditions Robert Laffont éditèrent 1994, fable résultant d'Orwell qui exposait l'état du monde à partir de la guerre du Golfe. Livre-signal. En effet, Rafael Pividal n'était pas qu'un habile fantaisiste maniant l'allégorie et le mot d'esprit. Il indiquait des routes. Il semble que ce sémaphore ne fut pas remarqué. Son oeuvre est entièrement à découvrir. Guy Darol

     

    BIBLIOGRAPHIE DE RAFAEL PIVIDAL

    Ø Une paix bien intéressante, Seuil, 1963.

    Ø Tentative de visite à une base étrangère, Seuil, 1969.

    Ø Plus de quartier pour Paris, Seuil, 1970.

    Ø Le capitaine Nemo et la science, Grasset, 1972.

    Ø Émily et une nuit, Seuil, 1974.

    Ø La maison de l’écriture, Seuil, 1976.

    Ø Pays sages, Rupture, 1977.

    Ø La tête de Louis XVI, Rupture, 1978.

    Ø Un professeur d’américain, Balland, 1978.

    Ø Le pré joli, Balland, 1979.

    Ø Le faux prêtre, Presses de la Renaissance, 1980.

    Ø La découverte de l’Am érique, Grasset, 1981.

    Ø La montagne fêlée, Grasset, 1985.

    Ø Grotius, Grasset, 1986.

    Ø Hugo, l’enterré vivant, Presses de la Renaissance, 1989.

    Ø Le petit Marcel, Grasset, 1989.

    Ø Le goût de la catastrophe, Presses de la Renaissance, 1991.

    Ø Les aventures ordinaires de Jacques Lamare, Quai Voltaire, 1992.

    Ø 1994, Robert Laffont, 1993.

  • ARNAUD LABELLE-ROJOUX

     

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    À partir de Marcel Duchamp, l’art s’éclate. Il y a ceux qui continuent de représenter sur toile de fond et tous les autres. Pour les premiers, l’art est plastique ; pour les seconds, il est physique.

    Reprenons : à partir de Duchamp, voire Léonard de Vinci (artiste éminemment multimédia sous le Quattrocento), l’art devient acte. Une efflorescence de pratiques, spectaculaires autant que marginales (marginalisées) se constitue autour de groupes, d’individus, en actions innommables, en manifestes et manifestations fugaces, éphémères, périssables.

    L’art-action s’inscrit dans un mouvement rebelle aux stèles, hostile au commerce de l’art, au marchandage des œuvres. Frustrant déni, évidemment, puisqu’il peaudebanane toute tentative d’approche et jette des bâtons dans les cliquettes des théoriciens en quête de tableaux de chasse.

    Il manquait à la compréhension de ce phénomène vivant, un repérage explicite, un répertoire analytique, une étude à la démesure du pêle-mêle.

    Arnaud Labelle-Rojoux, performer et co-organisateur du Festival Polyphonix s’est fait historien de la performance en publiant L’Acte pour l’art, en 1988, chez les Éditeurs Évidant. L’ouvrage longtemps introuvable a été rendu disponible l’an passé.

    Extraordinaire numéro de voltige, Arnaud Labelle-Rojoux explore une explosion où jaillissent successivement et simultanément Arthur Cravan, Antonin Artaud, Allan Kaprow, Yves Klein, Jean-Jacques Lebel, Wolf Vostell, Ben, Joseph Beuys, Julien Blaine, Bernard Heidsieck…

    Au bout de ce défi mené avec Umour, le lecteur connaît tout d’un art qui veut être en tout ; anecdotes, instants, parcours sur quoi on a posé ces cocottes de papier : Happening, Fluxus, Art Pauvre, Body Art, Performance ... Mots mirages qui mal adhèrent sur la vie en actes.

    L’Acte pour l’art, éditions Al Dante, 643 pages, 2004

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    SOMMAIRE

    Commentaires nécessaires à L’Acte pour l’art en guise d’introduction à sa nouvelle édition
    I. L’acte pour l’art. Quelques lumières / Première époque / Futurisme : la provoc manifeste / Les séducteurs iconoclastes : Cravan, Picabia et Duchamp / De l’air, de l’air : Dada s’envole au cabaret Voltaire / Flash-back futuriste : les révolutions russes / Bauhaus, tout le monde descend ! / Deuxième époque / Cage : la liberté retrouvée / Ivresses Gutaï / Les orientophiles / Le doping happening / 9 evenings / La libre expression / Zen-ei : made in Japon / Fluxus enfin / Troisième époque / Les actionnistes viennois / Le corps révélateur / L’art souffre-douleur / Et pour quelques douleurs de plus… / Le réel en miroir / Briseurs de rêves ? / La poésie s’honore vivante / Quatrième époque / U.S.ART performance / L’Europe ! l’Europe ! l’Europe !… Et le Canada… Et partout ! / Épilogue
    II. Presque vingt ans après. Prologue / La performance est-elle un scoubidou ? / Du dandysme / Jacques Lizène, artiste de face B / L’art et la vie / Philippe Ramette / Gratte-moi le cul / Corps-spectacle et spectacle du corps / Teatro ma non troppo / L’approche par le rire / Grimaces / Alors, le théâtre, ça vient ? / Comment nommer ça ? / “Nouvelles pratiques du corps scénique” / À haute voix / Histoires de l’Oncle Paul et contes post-humains o You and me and me and you / Roux et Combaluzier sont sur un bateau / 1+1 = ? / Il était une fois / Let’s Dance ! / L’omelette grésillait dans la poêle / Musique “extra-musicale” / Frontières et territoires / La boucle bouclée ?
    III. Let’s twist again. Préambule / Au-delà de Guy Debord / Au voleur ! (à propos de Jacques Villeglé) / Du désœuvrement et autres considérations sur l’hypothétique abolition du travail et le supposé dépassement de l’art / Et c’est ainsi qu’un blondinet de Nazareth est Dieu (à propos de Michel Journiac) / Gueule d’ambiance (à propos de Xavier Boussiron) / La ballade de Yoko Alone / Le murmure du son / Sacré, sacré, sacré Charlemagne !
    IV. Quelques notules critiques. Vito Acconci / Stéphane Bérard / Olivier Blanckart / Chris Burden / André Cadere / Le corps-objet (Made in Éric) / Doc(k)s au temps de Julien Blaine / Dépendances chorégraphiques : Nicolas Floc’h et Gilles Touyard / L’Ère des substituts / Gestes inutiles, micros événements / Noël Godin / Brion Gysin / Joël Hubaut / L’Idiot / In girum imus nocte et consumimur igni de Guy Debord / Cyril Lepetit / Notes à la va-vite sur la chute / Orlan / Poésie action directe de Christophe Hanna / Présence Panchounette
    V. Annexes. Index / Bibliographie / Remerciements

    Bibliographie d’Arnaud Labelle Rojoux

    Récit de la vie de Michelangelo Merisi dit Le Caravage, éditions Al Dante, 2004

    L’Art parodic’, éditions Zulma, 2003

    Leçons de scandale, éditions Yellow Now, 2000

    Entretien avec Arnaud Labelle-Rojoux

    Website des éditions Al Dante

  • PASCAL SIGODA ❘ AU SIGNE DE LA LICORNE

     

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    Il y a six ans je fus contacté par Olivier Houbert pour collaborer à un volume collectif dédié à André Hardellet. L’ensemble qui devait voir le jour aux éditions L’Âge d’Homme resta en léthargie au point que je n’y pensais plus.

    medium_Numeriser0013.4.jpgVoici quelques jours, Pascal Sigoda qui dirige Au signe de la licorne m’avertit que le livre paraîtra sous sa propre enseigne. Aucun des éditeurs approchés n’ayant souhaité prendre le risque d’une édition portant le nom d’André Hardellet, l’ardent prosélyte des écrits de Dominique de Roux s’est engagé à faire vivre cette célébration.

    Il ne s’agit rien moins que de défendre l’œuvre d’un écrivain auprès duquel on peut accoler, sans bluffer, les noms de Marcel Proust et de Léon-Paul Fargue.

    Immense mais qui vend peu.

    Voici où nous en sommes : la littérature ne peut être (et Hardellet appartient à son histoire prestigieuse) si elle ne garantit une retombée de brouzoufs.

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    Autant dire que nous serions depuis longtemps marioles et au régime sec sans l’opiniâtreté de quelques éditeurs (puisque un éditeur a pour vocation de donner vie) qui assumèrent, durant des décennies, la prise de risque aventureuse, celle qui consiste à distribuer aux lecteurs la part du butin.

    La liste de ces éditeurs tend évidemment à s’étioler au fil des ans. Ceux qui disparaissent n’étant pas renouvelés.

    C’est pourquoi je veux rendre hommage à Pascal Sigoda (régent du Collège de Pataphysique) et à son enseigne à corne et gidouille qui persiste à moissonner le rêve des lecteurs friands de littérature singulière.

    En effet, Pascal Sigoda bâtit depuis quelques années un catalogue en dehors des modes dont il ne tire aucune ressource plus-valutaire. Il agit uniquement par plaisir et pour le bonheur des aficionados de grands styles. Qu’on en juge :

    ►Augiéras, une trajectoire rimbaldienne, dossier établi par Paul Placet et Pascal Sigoda

    Dominique de Roux – Louis-Ferdinand Céline, dossier établi par Pascal Sigoda

    André Malraux. Entretiens avec Tadao Takameto

    Luc Étienne, ingénieur du langage

    Politique de Dominique de Roux

    ►Chronique des Arts ménagers, Alexandre Vialatte

    Chroniques de Flammes et de Fumées, Alexandre Vialatte

    L’homme qui trottine…, Manuel Alba

    L’Herne d’avant les Cahiers – Dominique de Roux

    L’Auvergne insolite : Petit guide pataphysique

    Chroniques cinématographiques, René Daumal

    medium_Numeriser0017.3.jpgCorrespondance(s) Jean Dubuffet – Alexandre Vialatte, dossier établi par Walter Lewino, Delphine Hautois et Marianne Jakobi.

    Tous ces titres ne constituant qu’un extrait du catalogue que viendront enrichir prochainement :

    Ezra Pound/Dominique de Roux

    Une semaine de bonté, Patrick Cloux

    André Hardellet, dossier établi par Olivier Houbert et Pascal Sigoda

    Au Signe de la Licorne

    Pascal Sigoda

    36, avenue Carnot

    63000 Clermont-Ferrand

    Tél. 04 73 90 15 46

    ausignedelalicorne@yahoo.fr

    A propos du catalogue

    Société des lecteurs de Dominique de Roux