Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Culture - Page 11

  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 6. JEAN-PIERRE FAYE

     

    45df83560de12c73a82d4e24925a53f5.jpg

    Au cinéma, c’est Dirk Bogarde. En première page de Commencement d’une figure en mouvement *, le livre de conversation avec Philippe Boyer, un cliché noir et blanc prétend représenter Jean-Pierre Faye mais nous croyons voir le Portier de nuit de Liliana Cavani. Cette ressemblance ne nous quitte jamais. C’est pourquoi il m’est si difficile de lui parler sans bredouiller. Je ne dis rien, au téléphone, qui n’ait été préalablement rédigé. Toutes les fois que nous nous voyons, j’assiste à une sortie d’écran, je confronte le héros des films de Visconti ou de Resnais. Difficile d’être toujours concentré.

    C’est le plus souvent au café La Palette (43 rue de Seine) que nos discussions s’élancent. C’est là que nous écoutons l’instigateur, avec Jacques Roubaud, du Mouvement du change des formes, regroupement de pratiques transversales ouvert à nos dérives. Le collectif Change ne s’occupe pas seulement de mettre la langue à la renverse, il occupe simultanément le terrain des luttes anti-impérialistes. Solidarité avec les immigrés livrés à l’arbitraire policier. Solidarité avec le peuple chilien frappé au sang. Solidarité avec le pouvoir noir contre la Pig Nation.

    Le collectif Change propage les récits de tortures, dénonce les guerres coloniales américaines en publiant Bains de sang ** de Noam Chomsky – ouvrage censuré aux Etats-Unis – ou encore Melencolia *** de Jean-Claude Montel. Le livre renvoie à la guerre du Vietnam, aux vingt-cinq millions de trous emplis d’acier issus des raids aériens afin de bien faire comprendre ce qu’est le monde libre.

    L’insoumission aux idéologies et aux codifications qu’incarne Jean-Pierre Faye est lisible dans le choix de Chomsky, fondateur de la linguistique transformationnelle et militant de cette autre Amérique qui sans cesse dénonce le recours à la force. "Briser le ronronnement de la métrique héréditaire" tout en réfléchissant les "effets de langue sur le monde", cette voie semble mener plus loin que l’écriture poussée au néant.

    Dans les années 1970, les marchandises narratives sont bousculées par la narration agissante. Change rend possible les coulées de langue qui bloquent le marché. La sédition est alors à son comble qui ne sépare pas l’acte de sa forme, qui ne tranche pas entre la puissance de feu du verbe et le maniement d’un pistolet automatique. On dirait qu’aujourd’hui l’orientation est au faux fixe. Les livres ne valent que ce qu’ils rapportent, au détriment du sens dessus dessous. Quant à l’action… Guy Darol

     


    * Jean-Pierre Faye et Philippe Boyer, Commencement d’une figure en mouvement, 1980.

    ** Noam Chomsky, Bains de sang, 1975.

    *** Jean-Claude Montel, Melancolia, 1973.

     

  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 5. LA RUPTURE, L'ECART

     

    e85de7c75085faa81ec01c9a537cd0e4.jpg

    La révolution, nous n’avions pas abandonné ce mot, on la plaçait, comme un espoir, dans ce que Jean-Pierre Faye et son collectif appelaient alors l’archipel du change. Nous progressions, par conséquent, vers un plus grand changement ayant pour objet la langue, objet automultiplicatif.

    C’en était fini du dépiècement, de la mise en lambeaux de la langue jusqu’à cette aporie du non-sens même pas drôle, nous voulions plus de significations, plus de possibles, plus de troubles. En rajouter.

    La revue Dérive* voit le jour en 1975. Pour mise en place, ceci : "Dérive est donc le montre (inévitable monstre), la démonstration que la machine s’épuise". Espérance folle dans la force du dit qui patiemment et à l’usure ferait sauter l’interdit, cette publication souterraine double le change. Il s’agit pour une part de rompre le corset des langues ; pour une autre, la parole multipliée qui empruntera toutes les formes  sera la voix des empêchés de dire,  des exclus du plaisir, des réformés de la vie. Dérive est  l’organe du corps sans organes, un espace sans barrières où le culte de l’auteur est out comme autrefois le temple des genres.

    Des écrits se suivent qui ne se ressemblent pas donnant forme étrange, allure d’épouvante. Le titre se lit mal. L’argument auquel la couverture prétend (le corps malade le corps mutilé) génère des éléments de réponse déplacés. On y attend la vindicte éclairée au fait divers – le croustillant, l’ébouriffant -, il n’arrive que des célébrations de corps en lutte. Par exemple, l’annonce de la candidature d’un travailleur immigré aux élections présidentielles de 1974.  Il représente 4 millions d’immigrés mais son statut l’empêche d’accéder à la représentation nationale. Qui se souvient de Djellali Kamel ? Djellali, du prénom d’un enfant de 16 ans tué d’une balle dans la nuque, rue de la Goutte d’Or. Kamel, du nom d’un ouvrier arabe expulsé de France pour activisme.

    La riposte tient à quoi ? Serions-nous enragés et heureux ? Notre condition est celle des enfants du peuple. La colère est une molécule d’ADN. Elle se souvient des tourments, des peines. Ma mère traitée comme une sous-femme parce qu’elle entretient à la javel les couloirs en marbre des caciques. Mon père, domestique chez les pontes, lave les carreaux d’innombrables fenêtres qui donnent sur la Seine. Également la vaisselle des raouts et les parquets pollués par des semelles luxueuses. Il ne dit rien contre cela. C’est moi qui endosse les cicatrices sans le pansement. J’objecte en langue basse et biaise, sale  et parfois abstruse, faussement distinguée. "Je n’ai qu’une seule langue et ce n’est pas la mienne", écrit Jacques Derrida.

    En somme, nous désirions traverser l’écriture – vêtements, colifichets, chair – mais à la condition d’alerter au passage les militants d’un côté, les doctrinaires du texte et de la littérature littérale de l’autre. Souvenons-nous qu’à l’époque, deux courants trendy secouent l’espace littéraire. Le premier emmené par Philippe Sollers et Tel Quel, le deuxième par Change et Jean-Pierre Faye. L’écriture textuelle innervée d’histoire réelle face à la créativité qui transforme les règles. Guy Darol


    * Collectif d’intervention : Guy Darol, Christian Gattinoni, Philippe Lahaye

  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 4. UN PAYSAGE TOUJOURS CHANGEANT

    db2839f40fd1bba8d90e1d71c2b39f37.jpg


    La chance, c’est de sortir les bonnes cartes. Pas d’intellos dans mon milieu. Des métallos, ça oui. Balayeurs de rue, éboueurs, poseurs d’antennes. Ma mère est concepige. Peintres pas du tout sortis des Beaux-Arts, maçons. Plongeurs d’arrière-salle. Serveurs, loufiats, valets de pied. Anciens chemineaux, cheministes. Ramoneurs, petits et grands. Laveurs de carreaux, de sols, de cheveux. Des livres mais pour le décor. Cache-flacons. Faux elzévirs. Folios de carton.

    Qu’est-ce qui tend la main ? La rue.

    Son flot, son flux, son brassage. Les échanges rapides à partir d’un simple mot, d’un signe.

    La chance, ce sont les connivences, le mystérieux désir. Ce qui pousse au-delà de la norme fixe, ouvre des portes que rien n’indique.

    Dans les années 1970, la communauté – car nous vivons ensemble, brassés – est une babel heureuse (Roland Barthes). C’est l’utopie effectuée des mélanges de classes, de langues, de signes. Pas ce que la doxa a vulgarisé sous la forme d’un pandémonium de corps entre eux, abouchés, frottés. De la jouissance il y avait, mais dans des exposés déviants, des ruptures de codes. Délires.

    Toutes ces nuits en cataractes, sans jamais se frotter au possible. Pour se lâcher, pour le plaisir de lâcher mots et paradoxes. Comme de l’abstract music, des champs de notes, océans de sons.

    Crispur est un projet mappemondial, subversif. Pas de mâle dominant. Pas de genre au-dessus de la mêlée.

    On s’est fait hors-school. D’abord avec les écrivains d’actions. Ceux qui appelaient au schproum, à la guerre prolongée grandiose, au grand combat. On est passé ensuite aux agitateurs de formes, issus de Sade & Céline, Gadda, Cummings, Pessoa. Qui dézinguent le monde via l’image pieuse : papamaman, couple moteur, lutte des classes. Qui désamorcent les proses encaustiquées, narrations lisses, très artisanalement patinées. Qui livrent à la déchetterie les chromos, tout mot sans détonateur.

    La mêlée du moment se nomme théorie matérialiste-dialectique de la connaissance et son porte-voix est Mao. Un temps, on se prend au jeu, filet dans lequel s’ébroue Philippe Sollers – dont nous apprécions Lois et H – qui chante la méthode : "Ce qui est révolutionnaire « dévore » ce qui est réactionnaire" *. Dériveurs en quête des brûlots qui assaisonnent l’huile sur le feu, nous fréquentons les édifices de la coopération intellectuelle. Au 72 boulevard de Sébastopol, la librairie Le Phénix menée par Régis Bergeron est un relais de la Chine. Nous y achetons (mais oui !) les brochures de Mao Tse-Toung publiées par les Editions en Langues Etrangères. Dans Décision du Comité central du Parti communiste chinois sur quelques questions touchant le travail actuel à la campagne, l’homme de barre déplore le manque d’intérêt du prolétariat vis-à-vis de la théorie marxiste de la connaissance. Il appelle à l’étude sacrée de la détermination marxiste pour éviter les erreurs. Les camarades ne doivent plus ignorer pour « faire bien leur travail, contribuer de toutes leurs forces à édifier un grand et puissant pays socialiste et enfin aider les masses opprimées et exploitées du monde en vue d’accomplir le noble devoir internationaliste qui nous incombe ». On y croit passionnément, un peu, pas du tout.

    Dominique de Roux au style jaspé-chiné accentue le lyrisme de Sollers. "Mao, maître des eaux remonte le fleuve des bleus mahométans un peu verdâtres, bleus de Chine venus de Perse". L’admirateur de Pound-Gombrowicz brusquement exagère. Ce grand style mis à l’ombre du tout venant, escamoté par les pseudonymies du verbe, auteur de L’Harmonika-Zug, de Maison Jaune, débloque à fond. Il met sur un même plan de travail Mao et Pound. Il dit (la formule n’est pas mal) que Lénine est "le crachat parfumé de Bakounine". Son tort : s’émouvoir en glissant des comparaisons comme l’archet sur le nerf de bœuf. Sollers-de Roux n’additionnent pas les vies soustraites. Ils voient en Mao le poète, une encre provenue du charbon de sapin, un libérateur de la forme et des formes.

    Dominique de Roux : "Les sages descendaient le Fleuve Jaune, fendaient le Bleu du martin-pêcheur, bleu fouetté de la mer, avec beaucoup de ciel. Les Hommes aux grands fronts, représentant le Livre" **.

    Nous trouvons l’alchimie déplacée. La poésie, si l’on accorde à ce mot des effets chaotiques, est bien, selon nous, indissociable de démolition. Il n’y a pas de poésie sans destruction. Si la poésie est inexpugnable, jamais le poète n’encercle. Ou sinon, c’est la messe, "la plus désolée des basse-cour que connaisse l’humanité, et où règnent uniquement bluff, mensonge, snobisme, bêtise et mystification" ***.

    Crispur, à la fin de sa fulgurante vie, appuyée en nouveau sous-titre d’un Gestes pour l’insurrection des langages défend la parole dangereuse. Pas de programme pour anéantir directement les forces de l’ennemi : artillerie à longue portée, gaz toxiques. "Abolir toute forme hiérarchique de l’expression suppose pour Crispur la destruction de tout genre littéraire et la fusion pratique/théorie. Cette convergence ne revendique nullement une belle harmonie. Elle tente de s’inscrire dans la rupture, l’écart" ****. Guy Darol


     

    * Philippe Sollers, Sur le matérialisme – De l’atomisme à la dialectique révolutionnaire m>, 1974.

    ** Dominique de Roux, Le Gravier des vies perdues, 1985.

    *** Witold Gombrowicz, Contre les poètes, 1988.

    **** in Guide de la France des luttes, 1974.

     

  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 3. LA VOIE

     

    3eb17c555d1343ee5cd07816304d6641.gif


    C’est un parcours que nous portions en nous. Tracé par de malsaines lectures. Celles qui permettent de tenir face à l’institution scolaire. Face aux œuvres imposées qu’il est impossible d’aborder de plain-pied. Racine, Corneille nous étaient jetés en pâture à l’âge de 14 ou 15 ans. On y aurait ajouté Malherbe, on était sûr de nous détourner à jamais de l’espace littéraire. Au fond, c’est cela que nous recherchions en soulevant les jupes des libraires, en grivelant à l’étal des Prisus. On espérait l’aigre des mots, des phrases à torgnoler les maîtres, des textes vengeurs et sales. Semblables à nos boules puantes.

    On finissait par trouver.  Comme la fenêtre que l’on pousse pour passer de la classe à la cour. Issue de secours. Rampe d’escalier à chevaucher vite. Comme de sécher, fuguer, voler. On cherchait le sel. Plus de textes pralinés, ponctués proustien. On finissait par magiquement trouver : Lautréamont, Mallarmé, Albert-Birot, Tzara, Breton, Reverdy. Nous savions le chemin à suivre, la voie de passage.

    L’école suggérait une ligne sagittale, droite. Nous trouvions la spirale, le déplacement courbe. Un paysage toujours changeant. Guy Darol

     

  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 2. LE PLAN

    87383bfa3522898bdb77450fd9cded82.jpg

    Nous suivions distraitement les objurgations des meneurs. Si l’on participait à des esclandres, à des émeutes, c’était presque toujours en arrière ou de côté. Ceux que j’entends aujourd’hui revendiquer des fracas de vitrines n’étaient pas mes alliés. La violence m’a toujours été antinomique. Et pourtant, il en est qui mériterait de succomber noyés sous des flots de crachats.

    Je préférais la lutte des mots. Pas ceux qui signifient, telle une déclaration de guerre, qu’il faut suivre une meute. La lutte des mots, c’était plutôt le désir d’embrouiller. L’envie d’énoncer des formules qui ne mènent à rien. Impossible donc à emboîter. Qui ne finiraient jamais dans la boîte à idées d’un filou publicitaire. Qu’on ne transformerait pas en marchandise de salon.

    Le plan consistait à faire tomber les règles de préséance. Par exemple, nous décidions que la poésie était un libelle, qu’une image photographique valait un concept. La pensée était libre du chemin qu’elle prenait, jouant ainsi un tour aux spécialistes, aux gardiens des catégories, aux représentants des genres établis. Le roman n’existait plus. La poésie moins encore. Denis Roche l’avait assez dit : "La poésie est inadmissible. D’ailleurs elle n’existe pas."

    La guérilla n’était plus armée de boulons mais de mots effervescents et qui roulaient de Guy Debord à Ezra Pound, niant la supériorité d’un domaine sur un autre. Les penseurs significatifs (Barthes, Baudrillard, Foucault) justifiaient nos méfiances. Tout pouvoir est savoir. Il fallait ainsi miner les rhétoriques dominantes, lacérer le smoking des langues, effrayer les mandarins en produisant l’élan qui franchit les barrières.

    Cela donnerait des revues, périodiques incertains, vendus à la criée comme les brûlots des Communeux. En 1974, nous apprenions la mort de Salvador Puig Antich, militant du Mouvement Ibérique de Libération, garrotté dans une prison de Barcelone. Toute une soirée, à la croisée des rues Saint-Séverin et de la Harpe, nous avons hurlé l’horreur jusqu’à briser nos voix. Quelques-uns se pressaient la gorge en gueulant. Nous portions des masques blancs pour signifier notre place aux côtés des victimes de la mort programmée. Viva la muerte était le haro crié par Milan Astray, général franquiste. Cette sentence, on l’aboyait à l’envers. A l’endroit, on jurait la joie insurgée de vivre avec le s mots de Jean-Pierre Duprey, d’Antonin Artaud. La publication que nous laissions contre 3 francs s’appelait Crispur et était sous-titrée Notices pour une insurrection de l’écriture.

    Il n’y avait selon nous* qu’une seule voie (de passage, traversière) pour nuire aux paroles établies. Grossièrement, elle se nommait poésie. À la condition toutefois qu’elle vienne de poètes prônant le désordre ainsi que le concevait André Laude**. Guy Darol


    * Nous, c’est-à-dire Christian Gattinoni, Henri Martraix, Bernard Raquin , Mouse et Anymaousse

    ** André Laude, Joyeuse Apocalypse, 1974 ; Liberté couleur d’homme, essai d’autobiographie fantasmée sur la terre et au ciel avec Figures et Masques, 1980. On lira avec profit, Les compagnons du Verre à soif, François Vignes, 2002.

    d9eb0273c72220afbc3f908d333ed71d.jpg
  • EVERYTHING IS POLITICAL ❘ 1. LA CONTRE-CULTURE, ENCORE

     

    47a8789299bed736c9c8f31666cc3aee.jpg


    Les années 1970 furent, pour beaucoup d’entre nous, le temps de la rébellion et de l’écart. Nous envisagions des dérives pour briser les entraves, rompre les chaînes sémiotiques. Il s’agissait alors de vivre en marge, c’est-à-dire à côté de ce monde que l’on regardait comme perdu. Nous étions ailleurs. Et l’on était sauvés.

    Des bandes se constituaient, animées de désirs obliques. L’époque étant passée d’abattre le jeu adverse, ces bandes bricolaient des énoncés pour oiseaux rares. Il importait de confondre les langages et d’annuler les exclusions.

    Tout cela se produisait sans bruit, en dehors des curiosités habituelles qui allaient au prix du brut, au suicide d’Allende, à l’affaire du Watergate et, finalement, à la mort du vieux monde. Nous réalisions de petites choses – fanzines, plaquettes ... – dans ce climat d’indifférence si caractéristique des jours sans lendemain.

    Puisque nous avions gravement répondu à l’appel de Sartre visant à différencier l’homme du brin d’herbe ("L’homme est d’abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d’être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur" *) et que cela n’avait rien donné, nous voulions engager nos vies autrement. L’action ne serait plus dans le déploiement du verbe assertif. L’homme de la rue cesserait de craindre nos colères qui cassent tout.

    Nous avions un nouveau programme : détruire les cloisons épaisses qui séparent savoirs et pratiques. C’est de ce dépiècement qu’allait jaillir le monde neuf. Un monde sans portes verrouillées, mirifique château d’air où se comprennent le physicien et le poète, l’artiste et le philosophe, le nomade et le sédentaire.

    Il faut bien admettre, tout à fait globalement, que ce programme a échoué. Certes, Berlin a vu tombé son mur. Philosophie et poésie n’ont point disparu. Et si les signes se mêlent entre eux c’est souvent à l’intention de tribus, filles des bandes d’autrefois.

    Alors fallait-il mener une guerre sans fin contre le Capitalisme ? Fallait-il que les mains restent armées afin d’annihiler jusqu’au dernier les tycoons de la finance ? L’histoire parlera. À moins que l’humanité toute entière ne s’évapore dans les nuages de feu du profit. Car c’est bien cela qui domine. Les machines à créer du manque l’ont emporté sur celles à produire du désir. La vie de beaucoup d’entre nous – et nous hésitons à écrire la survie – tient sur des balances d’irréel où l’êtreté n’a plus cours dès lors que le Capital a la cote. C’est lui, comme dans les souvenirs de ceux qui se rappellent le vieux monde, qui hiérarchise l’important et fait passer les hommes bien après la charrue. Ce qui retournerait Sartre dans son étui mortuaire, lui qui fonda l’existentialisme sur l’évidence que "l’homme a une plus grande dignité que la pierre".

    Doit-on, pour respirer un peu, demander le retour de Clément Duval et de la RAF (Rote Armee Fraktion qu’il ne faut pas confondre avec la Royal Air Force, comme aimait à le dire en riant Félix Guattari) ? On s’interroge en se palpant la région de l’occiput. Sommes-nous des assassins ? Il n’est jamais résulté de ma haine du Capitalisme une pétition pour l’incendie des palais et des banques. Je n’ai pas écrit un seul mot qui convoque des rassemblements destinés à une mise à mort. Mon cœur a trop battu aux pulsations pacifistes de Louis Lecoin et de Mouna pour que mes nerfs brusquement craquent. Qui a célébré Joseph Delteil ignore le maniement du nunchaku de combat et de la grenade à fragmentation.

    Somme toute, je maintiens que nous avions raison de choisir l’écart. Attaquer le World Trade Center ne coïncide pas avec le plan. Les dévastations moléculaires qui viendront à bout du système n’ont rien à envier aux stratégies de guerilleros. Il n’y aura pas une goutte de sang. Pas de luxation. Pas d’entorse. Guy Darol


    * Jean-Paul Sartre, L’Existentialisme est un humanisme, 1970.

     

  • LOUIS MERINO, PEINTRE

    Il ne suffit pas d’emporter l’adhésion d’autrui par notre éloquence pour faire triompher la vérité. Si nous nous servons de la séduction, de la rhétorique ou de la flatterie afin de masquer la faiblesse de nos thèses, nous pouvons persuader les autres, mais pas les convaincre. La conviction suppose en effet que celui qui prend parti pour une idée soit lui-même convaincu de la validité de la position qu’il défend. Je connais Louis Merino, mon frère, depuis plus d’un demi-siècle. Vie réelle, vraie, sans artifice, sans théâtre aussi, ni comédie, jour après jour, années après années, sans relâche de travail et d’abnégation presque quotidien. Ce dont je suis sûr, c’est que Louis, le peintre, y croit. Je dirais de mon frère, le démiurge Louis,  qui en Grec, désigne l’ouvrier, l’artisan, celui qui travaille de ses mains. Nous connaissons tous, l’acteur Louis Merino, le comédien talentueux, généreux, le Buster Keaton du Théâtre, dans « Les évasions de Monsieur Voisin » mis en scène par Jacques Nichet et création du Théâtre de l’Aquarium, à la Cartoucherie de Vincennes ; le Premier Ministre espagnol Luis Carrero Blanco, en voltige , dans « La Passion du général Franco » d’Armand Gatti; le professeur, dans « Marabout », « La Trilogie du Nicaragua », pièce sur la torture, de Bruno Boëglin ; Paolo, dans la « Trilogie de la Villégiature » de Carlo Goldoni, au Théâtre de Nanterre-Les Amandiers, mis en scène par Jean Louis Benoit,  etc. Mais là, je parle du peintre, qui donne forme à la matière inorganisée en façonnant ainsi son univers. Louis nous fait une démonstration, à la fois témoignage pictural et outil d’une pensée, je dirais assez rigoureuse, qu’il met en scène sur la toile. Le voilà, peintre. Il n’est pas né peintre mais il le devient depuis quelques années. Il peint des ciels. A ce qui a été  dit : « Si le ciel est le séjour des divinités ; il est aussi le séjour des bienheureux qui viennent les rejoindre ».  Mais peu importe ce discours ! Croire ou ne pas croire ! Je connais bien mon frère, sur ce sujet,  mais s’il a réfléchi à cela, des choses existentielles, son  outil, aujourd’hui, la peinture, le guide vers les ciels. Dans un sens général, le ciel est le symbole des aspirations les plus élevées de l’homme, de la perfection de l’esprit.  Du ciel jaillit la lumière  qui nous éclaire et nous guide. Peindre un ciel est chose difficile. Picasso disait qu’un ciel était  impossible à peindre, et  que les peintres du dimanche s’obstinaient à peindre des ciels, alors que cela était impossible. Si nous distinguons le ciel atmosphérique du ciel religieux ce ne fut pas le cas dans plusieurs traditions qui le voyaient comme une coupole ou une voûte. A la crainte des désastres naturels issus du ciel, orages, foudre, cyclone… s’ajoutait alors la terreur que cette voûte ne soit mal soutenue et ne s’écroule réellement. De certains de ces ciels, on reçoit la lumière, donc, être admis à l’initiation. De façon générale, la lumière est le signe de la connaissance, opposée à l’ignorance. Parfois, dans ses ciels, apparaît une lune, aussi riche en symboles que le soleil ; la lune s’en distingue parce qu’elle ne fait que refléter une lumière qui n’est pas la sienne et qu’elle est soumise à un cycle qui détermine sa forme ou son apparition. J’observe le peintre face au chevalet où est posé le châssis avec sa toile tendue. En trois coups de brosse, le violet apparaît sur la toile. Ce violet résulte de la combinaison du rouge et du bleu ; il allie ainsi la puissance active du rouge avec la sagesse réflexive du bleu. Et il est le point  d’équilibre entre la passion et la réflexion, entre la terre et le ciel. Ce violet, n’oublions pas, a la couleur de la robe des évêques et du cœur des églises, le Vendredi saint. Le peintre Louis Merino le sait. Voyons un peu où il veut en venir.  Selon la mythologie, allaitée par Héra, Héraclès laisse tomber quelques gouttes de lait qui vont former la voie lactée. Se détachant clairement sur le fond du firmament, la voie lactée a inspiré de nombreux poètes. Pour les Incas, elle est le grand fleuve du ciel où le dieu Tonnerre puise la pluie. Et pour les Aztèques, elle est un serpent blanc dévoré chaque jour par l’aigle du soleil. Elle est aussi  le chemin des oiseaux, la couture du ciel ou encore la trace des pas d’un dieu chasseur ou des skies de l’ours, en rapport avec la Grande Ourse. Mais dans toutes les cultures, elle est la voie qui relie le monde céleste et le monde terrestre. On peut parler presque d’exploit en observant  chacun des ciels de Louis : «  Terres rouges d’Aveyron », «Coucher du soleil », « Le Ramage », « Mélancolie », « Tourment », « Terre de Feu », « Rencontre des éléments », « Figuration », « Ciel de Brest », « Espoir », « Nuages bleus », « Crépuscule », « Jardin dans le ciel », « Clair de lune dans l’Aveyron », « Impression de ciel », «Vision ésotérique », « Ciel capitale », ce ciel de Paris, vu au travers d’une petite lucarne de son atelier, là-haut au 7e ciel, je veux dire au septième étage, par l’escalier de service infligeant au peintre, à chaque escalade, un violent effort,  et je sais qu’il doit vraiment y croire, pour renouveler ces efforts aussi  intensifs, mais comme tout homme qui travaille, je  sais qu’il est récompensé, ce que Louis Merino, peintre,  mérite. Cela dit, pour le premier exploit. Le second exploit, est de mettre tous les ciels, tous, dans le train en partance pour Rodez. Et de là, de cette petite gare S.N.C.F. où  il est si souvent arrivé, fier, en terre non promise, des hommes et des femmes vont  acheminer ses œuvres par la petite route, qui mène à la très belle ville de Conques, où ils seront montrés au public, comme un présent, une reconnaissance aux Aveyronnais qui l’ont toujours bien accueilli. Bienvenu Merino

     

    Merino - peinture.jpg

     

    EXPOSITION DES PEINTURES DE LOUIS MERINO

    et

    délicats coups de pinceaux sur porcelaines

    de

    Françoise de Renéville

    Photographies de Denis Mathieu

    Centre culturel - Mairie de Conques

    12320

    25 juillet - 25 août

    2009

    Vernissage le 25 juillet

    18h

     

  • LE MAGAZINE DES LIVRES ♯18

     

    MDL18 .jpg

    SOMMAIRE JUILLET ❘ AOUT
    MAGAZINE
    Dossier
    Le nouveau monde littéraire chinois, coordonné par Tang Loaëc

    RENCONTRES
    Entretiens
    Michel Chaillou : « Je ne cherche pas le style, c’est lui qui me trouve », par Joseph Vebret
    Alain-Paul Mallard. Écrivain sans œuvre, par Bartleby
    Pascal Garnier. Simple mais efficace, par Joseph Vebret
    Giovanni Dotoli. Lorsque la parole est poésie, par Joseph Vebret
    Frédérique Deghelt. Éprouver l’écriture, par Léthée Hurtebise
    Une vie d’écrivain
    Éric Neuhoff : « Écrire n’est pas une souffrance », par Thierry Richard

    LIRE & RELIRE
    Classique
    Les sept vies de Louis-Ferdinand Céline, par David Alliot
    Philippe Sollers. Relire Céline, par Joseph Vebret
    Perdu de vue
    Jacques Duboin, le banquier de l’Abondance, par Michel Loetscher
    Aparté
    Conseils aux écrivains qui se font interviewer, par Christian Cottet-Emard

    LE CAHIER DES LIVRES
    Bonnes feuilles
    La sélection d’Annick Geille
    Gérard Donovan, Julius Winsome
    Jérôme Garcin, Les livres ont un visage
    Philippe Grimbert, La mauvaise rencontre
    Claude Lanzmann, Le lièvre de Patagonie
    Thierry Beinstingel, Bestiaire domestique
    Cinq autres livres pour votre été, par Annick Geille

    CHRONIQUES
    Digressions
    Lire, c’est vivre, par Joseph Vebret
    Lire la musique
    L’amour du vinyle, par Guy Darol
    Relecture
    La confession du pasteur Burg, de Jacques Chessex, par Stéphanie Hochet
    Économie du livre
    La Bande Dessinée : bulles spéculatives ?, par Christophe Rioux
    Musique & littératures
    Les colères de Serge Utgé-Royo, par Jean-Daniel Belfond
    Cinéma & littératures
    « Tout a commencé par une passe d’Éric Cantonna », par Anne-Sophie Demonchy
    Chemin faisant
    Ici où là, par Pierre Ducrozet
    Les mains dans les poches
    Femmes, par Anthony Dufraisse
    Il était une fois l’Auteur
    L’auteur fait la promotion de son livre, par Emmanuelle Allibert
    Visages d’écrivains
    Marcel Jouhandeau, par Louis Monier

     

     

  • MICHEL CHAMPENDAL EST, A ETE, SERA

     

    Michel Champendal.jpg

     

    « Michel Champendal est né le 5 juillet 1954 à Paris. Poète Epistolier et Prosateur Piétonnier, ce Promeneur âgé de trente-cinq ans cultive l’amour de la vie et l’amitié sous toutes leurs formes.

    " Je n’ai rien d’autre à faire qu’aujourd’hui " est sa devise. Son ambition ? Mourir à cent six ans, après avoir lu beaucoup de livres, en avoir écrit quelques-uns, reçu et distribué le plus de bonheur possible. Pour Michel Champendal, la littérature doit se nourrir de la quotidienneté et non l’inverse. Jusqu’à ce jour, ses activités de professionnel du livre, successivement typographe, puis animateur de deux revues, bibliothécaire, journaliste, libraire-éditeur, correcteur et maintenant écrivain, tendent à faire partager le plaisir de la lecture et de la découverte, celle de soi et des autres, à travers l’élaboration d’une littérature populaire de qualité. »

     

    Ainsi se présentait, en 1989, le frelor, un mot que nous avions inventé pour nous désigner l’un l’autre. Frelor : contraction de frelot (frère en argomuche) et d’or du temps.

    Michel était le Champami des rendez-vous hebdomadaires, ceux que nous posions, généralement le mercredi, jour de l’enfance oisive, pour explorer ensemble Paris et sa banlieue.

    Excellents dériveurs (selon une tradition qui va de Léon-Paul Fargue à Internationale Situationniste), nous arpentions souplement bitume et vestiges de sentiers champêtres. Souvent le hasard qui, comme tout le monde sait, n’est jamais hasardeux, nous menait sur les buttes montreuilloises jalonnées de chemins tortueux et versicolores à l’exemple du ruban jaune que déroule The Wizard of Oz, ce mode d’emploi cinématographique du Merveilleux.

    Ce que nous cherchions : l’intangible rencontre, celle d’une image collant un mot, celle d’un mot qu’une image fait jaillir. Le monde, nous le regardions équipés des jumelles qu’Alfred Jarry, Alphonse Allais, Raymond Queneau, Lewis Carroll ont manufacturé. Nous déambulions sans but, aussi sans connaître la fatigue ou l’ennui. Fécondes, nos dérives étaient des livres faciles à écrire pour peu que l’on consente à la station assise.

    Nocturnes flâneries autour du Châtelet ou de la Bastille, Paris, nous le chantions sur des arias composés par Zappa. Le frelor connaissait sur le bout des doigts et des lèvres certaines des chansons du pamphlétaire californien. Une nuit, sur le Parvis de Notre-Dame, nous fendîmes la cloche de silence d’un « Billy The Mountain » plus haut et plus pointu que la version Flo & Eddie donnée sur l’album Just Another Band From L.A. Paris n’en fut pas réveillé mais des portes s’ouvrirent et avec elles des gueules de gargouilles hargneuses.

    L’humour, la joie étaient nos transporteurs. Lorsque le sommeil alpaguait, nous nous quittions contents car rassasiés de jeux. Le lendemain, on se retrouvait à travers le papier. Glisser le stylo sur les feuillets d’hypnos occupait l’autre partie du temps.

    Les épîtres que l’on s’échangeait (chaque jour ou à peu près) planifiaient des bonheurs : livres à lire, films à voir, musiques à écouter, promenades à effectuer en suivant les lois du hasard.

    Je connus le frelor aux temps anciens de la Presse Underground. Il éditait Poésie Ininterrompue puis L’Arbre Bleu, je chroniquais dans les colonnes du quotidien Libération, le quotidien pluriel de l’invention permanente. On s’estimait sans s’être jamais serré la pince. Puis vint la Librairie Michel Champendal, sise rue du Faubourg-Poissonnière, lieu foisonnant de contacts magiques (et de Mail Art dont il était un propagandiste et collectionneur majeur) où je fus invité à signer Le Couloir, mon premier roman. Adoubement avec beaux témoins : Hubert Haddad, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jean-Luc Moreau, Meyer Sarfati, Eric Holder, Orlando de Rudder, Jean-Yves Reuzeau, Serge Safran, Guy Prévan, Elie Delamare-Deboutteville, le regretté Claude Herviant, tant d’autres. Au centre de cette coalition d’amitié, Michel ne trônait pas. Il allait et venait d’un battement de cœur à un autre. Il était le lien. Il était le passeur.

    Passeur, il fut. S’agissant de littérature, il importait pour lui qu’un lecteur démuni puisse s’enrichir d’une œuvre imprimée comme on acquiert chaussures à sa taille. Lorsque les pieds sont munis d’ailes alors l’agréable s’aggrave.

    Avec le frelor, littérature devenait posologie, une méthode pour aller léger, sans surpoids pouacre, sans cailloux pesant sur l’estomac. Il n’avait d’autre souci que d’éliminer la surcharge.

    Aller léger avec Henry Miller, avec Lawrence Durrell, avec Joseph Delteil. C’est ainsi que nous voyagions, le rire suspendu aux yeux, lueurs aux lèvres.

    C’est ainsi que j’imagine à présent le voyage qui se poursuit au-delà des choses visibles. Michel Champendal a replié son parapluie mais nul ne peut dire qu’il n’est plus. Le frelor est. Le frelor a pris l’autre route et peut-être cela a-t-il à voir avec le ruban jaune ou Lost Horizon, un film de Frank Capra que nous admirions. Il n’y a pas de fin au ruban jaune, sinon peut-être la cité d’Emeraude maçonnée avec l’or du temps.

    Dans Lost Horizon, Shangri-La figure le lieu où rien ne s’achève.

    Avec le frelor nous partagions quelques convictions (un inaltérable engouement pour Henri Calet, Georges Perros, Gaston Criel, André Hardellet, Julien Blanc, Armand Robin) et aussi cette idée (ou plutôt cette tautologie) que la mort n’existe pas. Nous le répétions souvent. Comme une insulte à la bêtise, une saine provocation. L’être permane après que le corps a lâché les amarres.

    Le frelor est, a été, sera. Il chemine au-delà de toute apparence, dans cet espace plus loin qui ne figure sur aucune carte. Il va. Il va léger.

     

  • ROCK & LITTERATURE A DEAUVILLE

    Deauville 
    vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 avril

     

    affiche.jpg



    50 auteurs, 6000 visiteurs
    Depuis 2004, le Salon Livres & Musiques de Deauville explore les liens entre les mots et les notes en rassemblant une cinquantaine d’auteurs et 6000 visiteurs. Après avoir accueilli les écrivains du jazz (2007) et les écrivains d’Afrique (2008), le salon 2009 recevra pour la sixième édition, les écrivains inspirés par le rock et ses légendes.

    Pierre Hanot, Noël Balen, Michka Assayas, Patrick Eudeline, Marc Villard, Chloé Delaume, Lola Lafon, Serge Clerc …, deux générations d’auteurs sont invitées : celle qui a vécu  et partage l’âge d’or du rock, et celle d’après, inspirée par son histoire, ses icones et son esprit. 

    Rencontres, Tables rondes, spectacles, animations
    Livres & Musiques sera pour la sixième fois, un lieu d’échanges et de débats pour écrivains, libraires, éditeurs ; amoureux du livre et du rock, mais aussi lieu de compréhension pour les jeunes publics, scolaires ou ados déjà à pied d’œuvre dans les classes des écoles primaires et du lycée de Deauville.

    Deux prix littéraires
    Lors de l’inauguration du salon le 24 avril, Le Prix littéraire de la Ville de Deauville sera décerné par un jury présidé par Jérôme Garcin, associant écrivains et musiciens. Le Prix des lecteurs récompensera une des cinq œuvres sélectionnées transmises aux lecteurs par les librairies Deauvillaises. 

    Une affiche signée les Chats Pelés
    Ils explorent avec succès les relations entre rock et littérature qu’ils traduisent aussi, au-delà du cadre musical, dans des créations graphiques sous la signature Les Chats pelés. Christian Olivier et Lionel Le Néouanic, du groupe Les Têtes Raides signent l’affiche de la  sixième édition de Livres & Musiques.

     

    Le dimanche 26 avril, 18h, à l'Underground Café, je vous parle de Frank Zappa, ses vies, ses oeuvres.

    Voir le site